Quand les décodeurs chiffrent

Le site lemonde.fr héberge une rubrique nommée « les décodeurs », sous-titrée « venons-en aux faits ». Dans leur « mode d'emploi », il est question de « ils mettent l’information en forme et la remettent dans son contexte ». Dans leur charte, vient en premier lieu « 1. Nous donnons du contexte et des faits ».

Bien.

Maintenant, regardons cet article. Zéro contexte. Les faits ? Les universités États-Uniennes trustent plus de la moitié des 100 premières places du classement de Schanghaï. Dit comme ça cela peut sembler assommant : les chercheurs en dehors des États-Unis sont des suiveurs. Et c'est probablement ainsi que le prendra le lecteur béotien.

Cependant, quiconque lisant la page wikipédia de la source d'information, constatera essentiellement un amoncellement de critiques formant un beau procès à charge. Pour faire court, personne en dehors de quelques journalistes et managers zélés de l'innovation de rupture ne donne le moindre crédit à ce « classement ».

Donc, les faits sont ceux-ci : une équipe de recherche chinoise place les États-Unis en situation largement dominante dans un travail contesté par l'ensemble du monde universitaire. Et voilà comment les « décodeurs » présentent l'information : « Les Etats-Unis dominent largement le classement [de Shanghaï ... mais de quel autre pourrait il de toute façon être question ?] ».

Alors les décodeurs ... quand donne t'on le contexte pour apprécier les faits ?

François