Bon, retour sur les épisodes précédents. Plusieurs fois, j'ai eu un soucis avec l'avance du rabot. Je pensais m'en sortir après que la courroie d'avance fût cassée et que je la changeais pour une neuve.

Mais, encore une fois, le travail de rabotage pour les perches s'est vite arrêté. D'un coup d'un seul, alors que tout allait « bien », l'avance a rompu.

Bien. Je me transforme en mécanicien, examine la transmission. Pour commencer, les courroies ne semblent pas bien en place. J'ai l'impression qu'elles frottent l'une contre l'autre. Et la courroie neuve que j'ai monté pour l'avance du rabot se retrouve en bordure de poulie, avec une usure anormale sur le flan. Bon, je râle après Kity qui m'offre un montage bancale de plus (sachant que je ne suis pas le seul affecté, visiblement) puis je me mets en recherche de la vraie panne, car ça c'est une broutille en comparaison.

Je remarque rapidement en passant la main que la chaine qui entraine les rouleaux du rabot n'est plus entrainée. Mais je n'arrive à rien voir, donc je dépose la transmission, en entier. Bilan : le pignon en plastique censé entrainer la chaine a perdu deux dents et la chaine avait déraillé. Bon, l'entrainement peut fonctionner avec deux quenottes en moins, mais la situation m'interpelle.

Par ailleurs, avant de déposer le tout, je passe un coup de balais dans les copeaux, pour éviter d'y perdre des éventuels écrous et rondelles. J'y trouve des résidus de pièces métalliques qui ne devraient pas se trouver là. Je ne suis pas certain de ce que c'est, mais ça ressemble à bagues ou des cages de roulement.

Bon, il se fait tard, je rentre. Le lendemain, je décide de déposer les rouleaux d'entrainement du bois. En effet, le rouleau cannelé tourne très mal à la main, ce qui m'intrigue depuis un certain temps. De plus, sa position au repos n'est pas parallèle à la table. Enfin, je soupçonne que les miettes retrouvées la veille sont les restant du palier.

J'ai donc démonté le rabot pour en avoir le cœur net, sachant que il a fallu à peu près tout déposer ce qui touche le rabot. Et ce que je redoutais était déjà là : les paliers du rouleau cannelé étaient complètement explosés. En ce qui concerne le rouleau lisse, les dégâts sont limités : un palier est à peine abimé et l'autre était déjà en trois morceaux.

Le rouleau cannelé est à changer, ainsi que les quatre paliers. Par chance, les tables en fonte d'alu sont presques intactes. Elles ont survécu de justesse à une destruction des logements des paliers.

Pour le rouleau, j'ai tenté d'aller voir un rectifieur, mais il a failli avoir une attaque cardiaque et a qualifié le montage de « bricole ». Je ne peux pas lui donner tord.

Comment est-ce que ça a pu faire ça ? C'est « simple » : un tel coussinet devrait être monté glissant sur l'arbre et ajusté serré dans son alésage. Comment le monte les ingénieurs de chez Kity ? Glissant dans un trou oblong, plaqué par un petit ressort. Le coussinet se met rapidement à tourner avec l'arbre et se fait limer par le ressort ce qui le tronçonne en deux comme celui vu sur le rouleau lisse. Ensuite, le ressort continu de se coincer et attaque l'arbre du rouleau dont l'acier est visiblement plus tendre que celui du ressort. Voici ci-après comment je l'ai trouvé au démontage, ce qui explique la forme de la portée sur le rouleau cannelé.

Apparemment, c'est un problème connu (voir ça et là) de ces machines. Kity aurait pu mettre un roulement à billes à 5 € sur une platine pivotante pour offrir le débattement, mais visiblement ça aurait été trop cher… Il est plus simple de faire de la mauvaise mécanique et de vendre du SAV derrière.

Il restera à remonter le tout comme neuf, avec le nettoyage et la lubrification de l'ensemble. Vu qu'elles sont démontées, on redressera aussi les dents des tables de dégau, si c'est possible. Et on en profitera pour revoir l'alignement des courroies car la situation actuelle n'est pas glorieuse.

Le rabot/dégau sera comme neuf après tout ça. :)