Le plancher de la Youte

Après le passage de l'eau et de l'électricité, nous nous sommes attelés à la construction du plancher de la yourte. Au menu : planté de pieux (à la main !), charpente et bien sûr isolation.

Les pieux

On a commencé par enfoncer des pieux acier de 2 mètres dans le sol. Ce sont des sections carrées de 8 ou 10 cm de côté récupérées dans l'Aisne.

Le sol est sacrément dur en cette saison : enfoncer les 10 pieux à la main a pris deux bonnes journées de travail, avec pas mal de sueurs à la clé. :)

On a ensuite taillé les têtes des pieux à la tronçonneuse, pour faire une assise pour poser les poutres et les maintenir par deux tirefonds sur les côtés. La ferraille était dure, et l'opération nous a occupé une bonne poignée d'heures.

Un pieux sous la yourte

La charpente (début)

On s'est ensuite attelés à la charpente. D'abord les poutres, dont le but est essentiellement de recevoir les lambourdes qui seront sous le parquet.

On a pour cela vaguement réalisé un octogone, avec deux longerons centraux, le tout reposant sur nos 10 pieux aciers. Les poutres utilisées sont des sections de 100 x 200 mm, en frêne, sciées par nos soins. Nous avons un peu arrangé la géométrie pour que le tout soit faisable avec les morceaux de bois que nous avions, ces derniers n'étant pas tous démesurément longs.

Par contre, là aussi, le bois est dur et lourd. :) Avec la météo bien chaude du mois de juillet 2015, nous avons un peu souffert.

   
Le plan du plancher La charpente montée

L'isolation

Nous avons ensuite monté l'isolation sur toute la hauteur des poutres (20 cm).

On a commencé par visser par-dessous le fond du plancher. Nous avons posé des plaques d'OSB que nous avons rigidifiées à l'aide de tasseaux en frêne. Malheureusement, le mauvais temps s'étant joint à l'aventure, nos panneaux d'OSB ont été exposés à la pluie et ont pris un peu de ventre.

En parallèle nous avons commencé à poser l'isolant au fond du plancher… Une grosse aventure ! Notre choix était arrêté en faveur de la chènevotte : en gros, le cœur moelleux de la paille de chanvre, broyé. C'est un matériau écologique et un très bon isolant. Nous pensions simplement vider les sacs dans le plancher et ratisser…

Malheureusement, notre fournisseur n'en avait pas, et il nous a conseillé de la ouate de cellulose compactée qui se pose généralement en insufflation. Grossière erreur : nous avons eu tous les problèmes possibles et imaginables à cause de cette ouate. Le décompactage de la ouate s'est révélé long et pénible, la ouate est très sensible au moindre vent, rendant le chantier peu praticable même quand il fait beau, le chantier a donc pris du retard, et nous avons essuyé à cause du retard une période de pluie alors que le chantier n'était pas fini…

En bref : la ouate de cellulose est probablement un très bon choix d'isolant, mais pas du tout adapté pour une utilisation en vrac en plein air. De surcroît, il ne faut pas utiliser de la ouate à insuffler pour la poser en vrac : le décompactage de la ouate à insuffler est chronophage et très pénible.

   
Le fond du plancher, vue partielle Le décompactage de la ouate
Le fond du plancher avec de la ouate L'isolant du plancher

Il a fallu ensuite préparer et poser le frein-vapeur. C'est le modèle Intello de Pro-Climat. Ça se manie bien pour peu qu'on soit sur un terrain plat. Et l'adhésif vendu avec par le fabricant est terriblement collant. Ça donne confiance.

Nous avons aussi posé un certain nombre de gaines techniques, pour passer les raccordements, les évacuations, etc.

   
Le frein vapeur en préparation Le frein vapeur posé

La charpente (suite et fin)

Nous avons finalement posé les lambourdes, qui accueilleront le parquet. Celles-ci aussi ont été sciées avec amour par nos soins. Il s'agit de tasseaux en frêne, de section 100 x 50 mm. Nous les avons posées tous les 40 cm.

Les lambourdes ont malheureusement noirci, car le chantier ayant pris du retard, celles-ci se sont trouvées exposées plusieurs semaines à l'humidité chaude d'un été pluvieux dans le Pas de Calais.

Mais là encore, la dureté du bois a créé quelques difficultés supplémentaires : obligés de faire des pauses régulières pour ménager la visseuse et nos poignets. On espère en échange que la robustesse de la structure sera à la clé. :)

Les lambourdes en cours de pose

Les photos du plancher fini seront pour bientôt. :)