Schéma général de la yourte

On parle beaucoup de yourte ce ce blog, à tel point qu'on pourrait croire qu'il s'agit d'un blog spécialisé, alors que non (je suis un simple disciple d'Épicure, qui était, contrairement à la légende qu'on lui a taillé, un modèle de vertu, de mesure et de sobriété ; et dont j'aimerais qu'il inspire grand nombre de contemporains). Mais en fait je n'ai pas jusque maintenant dévoilé l'image globale du projet que j'ai en tête. Ce sera désormais chose faite, avec un premier croquis qui présente une coupe diamétrale de la yourte.

La yourte, coupe diamétrale

La yourte, schéma géneral

Tain dain !! Bon, ok, c'est un simple croquis fait au crayon. En fait j'ai la flemme de le faire sur ordinateur. Mais c'est pas grave : ça fixe les idées.

Remarque pour le lecteur observateur : l'echelle donnée est valable pour notre projet lorsque le dessin rempli une feuille A4 ; ce qui donne une résolution baroque d'environ 35,4 pixels par cm sur le dessin, soit une échelle d'environ 70,8 pixels par mètre. Promis, la prochaine fois, je tâcherai de faire plus complexe ; là j'étais pas en forme.

Si je résume…

Donc, basiquement, on a quoi :

  • un plancher isolé, sur pilotis ;
  • un mur constitués de treillis ;
  • des perches qui reposent d'un coté sur les murs, et de l'autre coté sur le toono ;
  • le toono qui joue le rôle de clé de voûte ;
  • une toile intérieure qui donne l'ambiance intérieure et nous sépare de l'isolation ;
  • une isolation par l'extérieur sur toutes les faces de la yourte (sol, mur, plafonds) ;
  • une toile extérieure qui protège du vent et de la pluie.

Reste à détailler les points ci-dessus.

Le plancher

Je vais commencer par faire l'impasse sur le plancher. La raison essentielle est que sa constitution précise dépendra d'opportunités que j'aurai sur des matériaux que je ne possède actuellement pas. Je peux néanmoins résumer quelques contraintes que j'ai à ce niveau :

  • il sera isolé : au moins 20 cm d'isolant sera dans le sol, histoire de pouvoir se promener pieds nus sur un plancher de bois bien chaud en toute saison ;
  • il sera découplé du sol : là dessus il y a deux écoles, certains préfèrent poser leur habitat à même le sol et tirer parti de la stabilité thermique de ce dernier (frais en été, doux en hivers) ; et certains préfèrent laisser un vide, qui isole du sol (notamment de son humidité) et permet de passer un certain nombre d'équipement (sanitaires, notamment). À titre personnel, je préfère l'option avec vide, dans une région tempérée et humide comme le Pas de Calais. J'aurais probablement une autre position si j'installais notre yourte dans une région froide (montagneuse, par exemple) ou chaude (en Provence, par exemple).

Les murs

Les murs (khana) sont des treillis de bois, de petite section. Nous avons eu accès à des frênes, que nous avons sciés nous même en liteaux de 25x25 mm (22x22 mm environ après séchage). Il seront rabotés à 20x20 mm, puis percés, coupés et assemblés avec du cordage pour former des treillis denses (environ 15 cm d'espacement entre liteaux).

Les perches

Les perches seront des longueurs de bois de petite section (40x40 mm), positionnées de façon radiale pour tenir le toit. Elles sont ficelées au mur au dessus de chaque intersection du treillis, et encastrées dans le toono, qui joue le rôle de clé de voûte.

Une sangle de compression maintien le mur en place sous l'effort (centrifuge) exercé par les perches du fait du poids du toit. Des haubans pris sur la sangle de compression pourront assurer le maintient de la yourte en cas de grand vent.

Le toono

Le toono est la clé de voute de la yourte. Il doit être léger et robuste : parmi les yourtes n'ayant pas survécues à une tempête, la rupture du toono est une cause fréquente (voir par exemple une compilation ici).

Nous le ferons en frêne, par assemblage de planches collées, de façon à former un anneau. Puis nous le percerons sur la face extérieure, avec le bon angle de façon à recevoir les 110 perches en encastrement.

Le toono recevra en son centre une vitre pour assurer la continuation de l'isolation. Si nous ne faisions pas cela, il serait complètement inutile d'isoler le reste de la yourte, tant le pont thermique créé serait important.

Enfin, dans la yourte traditionnelle le toono est tenu par le dessous par au moins deux mats. Ils ont l'inconvénient d'occuper l'espace intérieur de la yourte, donc nous pouvons être tentés de la y retirer. Mais si nous faisons ça, nous les rendrons seulement amovibles pour pouvoir les poser efficacement en cas d'avis de tempête ou de neige, par exemple.

La toile intérieure

Son rôle est essentiellement esthétique, même si elle nous sépare de l'isolation et donc des probables poussières qui l'accompagnent. Nous sommes tentés par une toile de jute, qui a un fort grammage et un aspect très régulier. Par contre les couleurs naturelles de la jute nous semblent trop foncées. On va la choisir teintée, couleur crème par exemple.

L'isolation

Nous allons utiliser des panneaux d'isolant semi flexibles, de 10 cm d'épaisseur, probablement en coton/chanvre. Nous en poserons deux couches, placées en alternance, de façon à éviter les vides d'air entre panneaux.

À l'intérieur de l'isolant, nous placerons un frein vapeur hygro-variable pour retenir la vapeur dans la partie chaude du logement, afin d'éviter au maximum tout risque de condensation dans les murs.

Les bâches extérieures

Leur rôle est de protéger du vent et de la pluie. Nous avons fait le choix de bâches coton et acrylique.

Suivant une idée de Nicolas, la bâche du toit sera cousue de façon à protéger les murs du ruissellement de l'eau de pluie, via un simple larmier.

Enfin, le toono sera surplombé d'un chapeau, en vinyle transparent, qui protégera de la pluie tout en laissant passer la lumière.

En conclusion…

Voilà pour une description succincte du projet. Mais il y a encore beaucoup à dire au niveau des détails. Il y a aussi la question des portes, fenêtres, de l'aménagement intérieur et extérieur, la plomberie, l'électricité, etc. Mais ce sera pour une autre fois.

François